Une caravane, ce n’est pas seulement un véhicule de type roulotte pour faire du camping. Le sens premier du terme désigne depuis l’Antiquité un convoi de véhicules se déplaçant en groupe, le plus célèbre exemple aujourd’hui étant celui du cortège publicitaire accompagnant le Tour de France et son fameux maillot jaune. Par définition, une caravane est avant tout une expédition ; au-delà d’une présence locale assurant la visibilité, voilà de quoi entrevoir de réjouissantes perspectives si chaque groupe de Gilets jaunes se dotait d’un tel moyen de transport.
Outre les échanges et la publicité engendrés sur son trajet, on peut déjà imaginer les multiples possibilités qu’une grande Caravane du peuple ouvrirait une fois arrivée sur un lieu de rendez-vous : envahir les centres-villes ; occuper des places ou y installer de grands campements, à la manière de nombreux soulèvements populaires depuis 2011 ; bloquer des endroits stratégiques… Et toute tentative d’entrave policière sur la route entraînerait de fait le blocage de la circulation, voire un bivouac improvisé.
À tous les groupes locaux, ensuite, de concevoir l’aménagement de leur caravane pour y stocker du matériel, des vivres, du mobilier, des barnums, une cuisine mobile… Chacune pourrait ainsi être personnalisée suivant la région, les revendications du groupe et la fonction qu’elle aurait dans le convoi ; mais, suivant que l’on privilégie le voyage ou l’arrivée à bon port, les caravanes peuvent aussi rester « banalisées » pour ne pas attirer l’attention des flics et être parées de leurs plus beaux atours une fois la destination atteinte (bannières, drapeaux, tissus, panneaux, accessoires divers…).
Et pourquoi pas, soyons ambitieux, un grand convoi GJ national qui mettrait le cap sur la capitale, rejoint par toutes les corporations disposant de véhicules imposants : routiers, forains, gens du voyage, paysans, et même les motards, pour une grande Caravane du peuple ? Venir chercher Macron chez lui donc… en caravane !
Nous appelons dès à présent tous les Gilets jaunes étant passés de la cabane à la caravane à se mettre en contact pour s’entendre sur les suites possibles à donner à nos activités communes et les moyens d’une convergence et d’une coordination.